Le budget 2026 : un tournant budgétaire sévère, au détriment des retraités
François Bayrou a dévoilé les grandes lignes du projet de budget 2026, marqué par un objectif ambitieux : réduire le déficit public à 4,6 % du PIB (contre plus de 5,5 % aujourd’hui), avec une trajectoire visant les 2,8 % d’ici 2029. Pour y parvenir, 43,8 milliards d’euros d’économies sont prévues via deux leviers :
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Un gel général des dépenses publiques, à l’exception des postes « défense » et « intérêts de la dette » ;
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Une série de réformes fiscales et de réductions de dispositifs sociaux, qui affectent directement les retraités.
Le GARMI tient à exprimer son inquiétude profonde face à ce qui constitue un démantèlement progressif de droits acquis, sous couvert de solidarité nationale. Nous résumons ici les principales mesures et leurs conséquences concrètes pour nos adhérents retraités du ministère de l’Intérieur.
🧊 1. Gel des pensions en 2026 : une perte directe de pouvoir d’achat
La non-revalorisation des pensions en 2026 constitue un coup dur pour tous les retraités. Alors que l’inflation est estimée à environ 1 % en 2026, les pensions resteront figées au niveau de 2025. Cette “année blanche” ne sera pas rattrapée par la suite.
📌 Conséquence directe :
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Pour un retraité percevant 1 800 € par mois, cela représente une perte annuelle d’environ 215 € en pouvoir d’achat.
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Cette mesure s’applique également aux prestations sociales, et au barème de l’impôt sur le revenu, créant un effet fiscal pervers (cf. point 3).
💸 2. Réforme de l’abattement fiscal sur les pensions : un alourdissement de l’impôt
Jusqu’en 2025, les pensions bénéficient d’un abattement de 10 %, plafonné à 3 964 € par foyer. Cette mesure est supprimée en 2026 et remplacée par un abattement forfaitaire de 2 000 € par personne, dégressif au-delà de certains seuils de pension.
🔍 Exemples :
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Retraité modeste (pension = 12 000 €/an) : abattement passe de 1 200 € à 2 000 € ➝ gain fiscal net
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Retraité moyen (20 000 €/an) : abattement inchangé ➝ situation neutre
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Retraité aisé (35 000 €/an) : abattement passe de 3 500 € à 2 000 € voire moins ➝ hausse d’impôt > 300 €
📌 Effets induits :
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Hausse du revenu fiscal de référence (RFR) ➝ impact sur taux de CSG, accès aux exonérations de taxe foncière, aides énergie, etc.
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Perte de l’accès à des aides spécifiques pour de nombreux retraités aujourd’hui proches des seuils.
💊 3. Réforme de la santé : atteinte à la couverture des ALD
Une réforme très sensible concerne les affections de longue durée (ALD). À partir de 2026 :
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Seuls les médicaments directement liés à la pathologie principale seront remboursés à 100 %.
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Les autres traitements (souvent indispensables) ne seront plus pris en charge intégralement.
📌 Impact pour les retraités :
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Nombreux sont ceux touchés par plusieurs pathologies chroniques (cardiaques, métaboliques, neurologiques…).
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Cette mesure revient à transférer une partie du coût des soins vers les patients âgés, qui n’ont pas toujours les moyens de s’en acquitter.
🏛️ 4. Contribution de solidarité sur les hauts revenus et patrimoines
Une nouvelle contribution fiscale frappera les revenus et patrimoines élevés. Bien que cette mesure vise une minorité de contribuables, certains retraités propriétaires ou disposant d’épargne importante seront concernés.
📌 Conséquences possibles :
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Taxation accrue des produits de placement (assurance-vie, immobilier locatif).
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Pression supplémentaire sur les retraités ayant constitué un capital pour anticiper la dépendance ou aider leurs enfants.
🗓️ 5. Suppression partielle de jours fériés : un symbole inquiétant
Les lundis de Pâques et 8 mai seront supprimés en tant que jours fériés.
Si cette mesure n’impacte pas directement les retraités, elle est symboliquement forte : elle remet en cause des acquis sociaux ancrés dans notre histoire républicaine.
👨👩👧 Effet indirect :
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Moins de disponibilité familiale pour les proches actifs.
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Signal préoccupant sur l’érosion du contrat social et la place donnée au “temps de repos”.
🏗️ 6. Réduction des effectifs publics : un recul du service de proximité
Le gouvernement annonce le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite et la suppression de plusieurs agences jugées “improductives”.
📌 Conséquences pour nos adhérents :
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Allongement des délais dans les services publics (préfectures, santé, sécurité, aides sociales).
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Affaiblissement du lien républicain dans les territoires ruraux ou périurbains, où résident nombre de retraités.
🎯 7. Le GARMI réagit : un front syndical et associatif en alerte
Le GARMI a immédiatement sollicité des rendez-vous auprès des autorités suivantes :
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Le Premier ministre
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Le ministre de l’Intérieur
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Mme Perrine Barré, secrétaire d’État au Budget (audience prévue dans les prochains jours)
🎙️ Le message porté sera clair :
“Les retraités du ministère de l’Intérieur ne sont pas une variable d’ajustement. Ils ont servi la République avec honneur et doivent aujourd’hui bénéficier de la reconnaissance de l’État.”
Notre groupement appelle également à une mobilisation conjointe avec les autres associations de retraités et fonctionnaires pour défendre nos intérêts communs.
✅ EN BREF – Les impacts principaux pour les retraités
Mesure | Impact concret pour les retraités |
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Gel des pensions | Perte de pouvoir d’achat en 2026 (~1 %) |
Fin abattement 10 % | Hausse d’impôt pour pensions > 25 000 €/an |
Réforme santé ALD | Hausse des dépenses de santé |
RFR plus élevé | Perte de certaines aides/exonérations |
Contribution solidarité | Hausse de fiscalité pour les retraités aisés |
Réduction service public | Accès plus difficile aux services administratifs |

🛡️ Conclusion : Un budget d’austérité mal ciblé – Le GARMI mobilisé pour vous défendre
Au nom de la nécessaire « solidarité nationale », les retraités se voient imposer une triple contribution : fiscale, sociale et symbolique. Le GARMI juge cette approche injuste et déséquilibrée. L’effort ne peut être équitable que s’il respecte la capacité contributive réelle de chacun et s’il n’ignore pas la fragilité croissante des retraités face à l’inflation, à la santé et à l’isolement.
Nos adhérents, anciens policiers, agents de l’administration ou personnels techniques du ministère de l’Intérieur, ont servi l’État. Ils méritent aujourd’hui respect, reconnaissance et protection.
Anticipant l’impact de ces mesures, notre groupement a sollicité des audiences auprès du Premier ministre ainsi que du Ministre de l’Intérieur, afin de faire entendre la voix des retraités de notre ministère.
Par ailleurs, une rencontre est programmée la semaine prochaine avec Mme Perrine Barré, secrétaire d’État au Budget. Cette entrevue constituera une étape cruciale pour porter nos revendications et rappeler que les retraités, loin d’être un poids pour les finances publiques, sont les garants d’une mémoire républicaine et méritent respect et considération.
Le GARMI reste pleinement mobilisé pour défendre avec détermination les droits et la dignité de ses adhérents.